Nathalie Bonnemaille, entre alignement des planètes et bonne étoile
Avec un regard tourné vers les étoiles et l’environnement, la joaillière et créatrice Nathalie Bonnemaile capte les ondes positives et créatives qui lui fourniront matière pour créer des bijoux aux lignes tourmentées. Sensible à sa réflexion, l’école des arts joaillers de Paris parrainée par la fondation Van Clef & Arpels illustre l’un des chapitres de son dernier livre « 20 idées reçues sur le bijou » avec la photo d’une de ses créations.
L’ouvrage parait cet été aux éditions du Cavalier Bleu et s’amuse à faire voler en éclats les a priori que l’on porte sur les bijoux. L’article illustré par la création de l’artiste artisane s’appelle « Toutes les gemmes viennent de la terre ». « Et bien non, il s’agit d’une croyance » rétorque Nathalie Bonnemaille.
Le bijou en question, un pendentif, interroge. Est-ce la mort d’une étoile, une déflagration interstellaire ? « Je m’inspire de l’explosion d’une étoile pour créer ce bijou. Et en l’occurence les matériaux viennent du ciel. Non seulement la météorite, la partie noire qui entoure la pépite cristallisée au coeur, particulièrement rare, mais l’or également que l’on trouve aujourd’hui sur terre et qui provient au départ de l’explosion d’une étoile à neutrons. »
Au-delà du plaisir émotionnel de travailler les pierres et les métaux, elle se passionne également pour l’évolution et les origines. « Je ne vois pas le bijou comme un simple ob jet de luxe, une association de pierres précieuses et de métaux rares. Une bague, un bracelet un collier, ce sont aussi le témoignage de l’évolution d’une société. Un reflet, un état des lieux. Dans mon travail, j’essaie toujours de comprendre ce qui se passe autour de nous. Cela me guide. Une fois que vous maîtrisez une technique ce qui est mon cas, vous pouvez librement laisser cours à ce qui vous anime. Je ne sais pas forcément toujours le traduire par des paroles, alors je les façonne dans mes bijoux ».
Nathalie Bonnemaille aime le compagnonnage de la gemme brute et de la pierre taillée. Un concept qu’elle se plait à mettre en scène et qui illustre sa vision de l’évolution. Aimant casser les lignes traditionnelles, elle s’est beaucoup intéressée à l’art nouveau et aux arts décoratifs. « Comme dans la mode vestimentaire, la création joaillère s’inspire du passé. Dans les années 30 et 40, on réalisait des bagues très carrées, masculines, loin des volutes féminines des bijoux du début du 20° siècle. Évolution de la société et de la matière, en m’inspirant du déconstructivisme et en chahutant la géométrie et les formes, je souhaite aussi casser les cadres et réaliser des pièces ouvertes sur l’extérieur qui font un clin d’oeil à la nature. Une nature malmenée et peut-être bientôt, un monde différent ».
Besançon pour vous c'est...
« Une terre de joailliers et d'artisanat d'art. On parle souvent de l’horlogerie mais vous avez de nombreux créateurs joailliers dans les cours… Et puis aussi dans cette petite ville à la campagne on garde le lien et les origines ».